Principales conclusions :
L’analyse de 12 pratiques de médiation dans le monde et plus particulièrement de celles du Québec permet de souligner combien les conditions de mise en œuvre et de réussite du partenariat entre acteurs de la médiation sociale et intervenants sociaux et de prévention dépendent largement de deux facteurs :
1. la conception de la médiation sociale : la conception dominante en France semble privilégier une action directe de médiation qui nécessite de porter une plus grande attention à l’articulation avec les interventions des autres acteurs sociaux ; de nombreux pays ont développé – parfois concomitamment – une approche qui vise à diffuser une culture de la médiation parmi le public comme parmi les intervenants existants. Cette approche n’entraîne bien évidemment pas le même type de tension.
2. le contexte institutionnel de développement de la médiation sociale : l’intervention directe de médiateurs a favorisé en France une professionnalisation de cette fonction qui conduit naturellement à des tensions potentielles avec les professions existantes ; de surcroît, la médiation sociale en France a été largement promue par les pouvoirs publics comme une réponse à la criminalité et comme une mesure de sécurité, entraînant ainsi un risque d’opposition plus fort des acteurs sociaux.
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